Théâtre d inspiration religieuse

Théâtre d inspiration religieuse. Il est assez difficile d imaginer qu en Occident, le théâtre aut pu se mettre en sommmeil pendant près de dix siècles. L Europe eut à digérer les vagues successives d invasions barbares, et ne conserva son empreinte culturelle qu à travers le filtre de la religion dominante. L Eglise contrôlait l éducation, intervenait largement dans les affaires des royaumes, dans la vie publique, l art, le commerce, les institutions et ke théâtre ne pouvait pas lui non plus échapper à son influence.

L aristocratie féodale, quant à elle, se contentait des passages de troubadours, acrobates, jongleurs et autres montreurs d ours. Cependant, la farce grossière subsistait sur des estrades de fortune, avec une plus ou moins grande tolérance de l Eglise elle se distingua rapidement du jeu liturgique ou profane, qui avait une prétention plus littéraire la moralité acait une intention édifiante, avec un recours à l allégorie le dict se résumait le plus souvent à un monologue qui traitait qui traitait d un sujet d actualité la sottise ou sotie était une farce qui mettait en scènd des membres de l imaginaire peuple sot enfin, la pastorale, plus tardive, était une sorte de tragi-comédie aux personnages champêtres.

Il est indubitable qu il y eut dans cette époque l intervention de metteurs en scène, ou tout du moins de régisseurs, qui coordonnaient les spectacles. Les participants étaient des amateurs non rétribués, mais auxquels on attribuait des indemnités en nourriture et en boisson, et chacun devait s engager sur l Evangile à tenir son rôle avec conscience et sans défaillance. Le lieu de repeésentation prit bientôt une forme établie, que l on retrouvera de manière assez semblable dans toute l Europe une grande aire délimitée pour le jeu, quelquefois entourée de véritables gradins, ou d une haute palissade, avec divers lieux scéniques signifiés par des décors appelés mansions.

D une côté, il y avait le Paradis, symbolisé par une façade de maison avec un trône surélevé pour Dieu, un choeur des anges et un aréopage des personnages sacrés de l autre, l Enfer, qui était représenté par une gueule oucerte de dragon.

Cependant, comme la ferveur religieuse n excluait pas le désir de se distraire, des intermèdes de jonglerie, de chansons et de farces vinrent bientôt mettre un peu de varété dans les spectacles. L oganisation des spectacles était maintenant sous la responsabilité de confréries professionnelles et les acteurs eux-même en cinrent à se regrouper en sociétés, appelées puys. Après 1402, les Confrères de la Passion eurent à Paris un monopole de représentations dans leur salle de l hôpitale de la Trinité, qui commençaient à se rapprocher d une forme de théâtre presque conventionnelle.

Les amuseurs Les amuseurs publics continuaient d errer de places publiques en salles de châteaux, quand ils n étaient pas conviés à se produire à l occasion de mariages, célébrations et fêtes dicerses.

Des moralités, mais surtout des fatces, étaient données dans les foires, dans les tavernes, avec un disuositif de plus rudimentaires. Le thème le plus éprouvé était celui de la ruse l un personnage qui lui permet de surmonter tous les obstacles, mais qui peut également se retourner contre lui quelques illustrations de proverbes, quelques situations vigoureuses complètent un répertoire qui s apparente surtout à celui des fablaux.

Le terme de farce, qui vient du bas-latin farsa, farcissure, témoigne également du jargon utilisé. Et le jeu très outré ne faisait qu accentuer l intention première de divertir. Les comédies d étuiants Les saltimbanques n allaient pas tarder à se trouver en concurrence avec les clercs d unicersité, qui commençaient eux aussi à s adonner à l écriture comique. Il faut souligner la place qu avait pris la Fête des fous dans les différents pays d Europe. Les jeunes gens se costumaient, se masquaient, se déguisaient en filles, dansaient dans les églises, buvaient.

Aux Xve siècle, un certain Maffeo Vegio s indigna d une fête assez excessive qui s était déroulée sous le Dôme de Pavie Italy. Nous verrons d ailleurs que les clercs et les lettés de Pavie seront les tout premiers à donner un aboutissement théâtralà à leurs divertissements. L une des conséquences de tout ce renouveau théâtral fut la création de Sociétés joyeuses, rassemblant ici et là des coméditns amateurs, clercs pour la plupart, et qui connureent très vite le succès.

La plus célèbre société fut celle des Clercs de la Basoche de Paris, avec la concurrence, toujours parisienne, des Enfants sans-souci et des Sots. Ces troupes se déplaçaient et les plus célèbres étaient invitées ici et là pour de grandes occasions. Tout les comédies avaient en commun de s ancrer désormais dans la réalité et de décrire des scènes du temps, même de façon cruelle ou parodique. Après 1562, la situation politique allait considérablement perturber cet élan théâtral.

Les guerres de religion, les massacres, l insécurité et les malheurs du temps provoquèrent la disparition de nombreuses troupes. La vie théâtral retrouva des formes nouvelles au XVIe siècle après le rétablissement de la paix sous Henri IV. Théâtre néo-latin La découverte de textes de plus en plus nombreux des auteurs latins et grecs avait entraîné un engouement extraordinaire chez les lettrés français, qui se sentirent bientôt dignec, avec la forme nouvelle de l alexandtin, de figurer parmi les continuateurs des auteurs antiques.

En 1549, Joachim du Bellay dans sa Défense et illustration de la langue française, condamnait les farces populaires et souhaitait restituer comédies et tragédies dans leur ancienne dignité. Jean de La Taille, auteur en 1562 d un imposant Saul le Furieux, renchérissait en souhaitant que l on écrive des comédies faites au patron, à la mode et au portait des anciens Grecs et Latins. La langue latine réservait néanmoins ces spectacles à un auditoire éclairé, comme le démontre en 1502 cette réaction à une représentation d une pièce de Térence à Metz, où le publec populaire s en prit violemment aux acteurs, car il ne comprenait rien. Paradoxalement, alors que les temps troublés réduisaient en peau de chagrin l expression du théâtre populaire, les représentations se multipliaient dans les collèges qui y trouvaient le mouen d illustrer leurs prises de position sur la Réforme.

Et c est Henri IV qui mit le holà à toute cette hardiesse par un arsenal de règlements universiraires.

III. Le Classicisme