Influence du Surréalism

Influence du Surréalism. e Arman Salacrou, Roger Vitrac, Antonin Artaud adhérèrent un temps au Surréalisme. D autres auteurs s y intéressèrent, en gardant quelquefois leurs distances. Roger Vitrac 1899-1952 eut une oeuvre très personnelle, tendre et grinçante, bien illustrée par le ravageur Victor ou Les Enfants au pouvoir 1928. Victor fut monté par Antonin Artaud 1896-1948, qui avait fondé avec Robert Aron l éphémère Théâtre Alfred-Jarry voué à la dérision et à l humour corrosif. Armand Salacrou 1899-1990 était un fils de la bourgeoisie industrielle, mais il fut journaliste à L Humanité avant de rejoindre le Groupe Surréaliste.

Ses tentatives de marier sur la scène l ironei, la fantaisie et la reflexion aboutirent avec Une Femme libre 1934 et surtout L Inconnue d Arras 1935. Suivitent La Terre est ronde 1938, Histoire de rire 1939, et en 1947 L Archipel Lenoir, satire féroce d une grande famille bourgeoise dans l avant-guerre.

L Occupation Pendent l Occupation, la vie parisienne des théâtres fut plus florissante que jamais. De nombreux spectacles que s adressaient aussi aux soldats allemands en permission relevait du grossier divertissement, mais le théâtre survivait censure. Une partie des professoinnels du théâtre avait cessé de s exprimer, certains avaient quitté la France. Mais d autres étaient restés, et la période se révélait propice à un théâtre de qualité.

Un cetain public, en effet, était prêt à recevoir des pièces un peu plus difficiles, qui soient distrayantes sans verser dans la gaudriole. Cela démoda très vite de vaudeville et la comédie légère, mais permit le succès des Mouches de Sartre en 1943, mis en scène par Dullin, tandis que son ancien collaborateur André Barsacq faisait triompher Le Bal des voleurs, Le Rendez-Vous de Senlis, Antigone d Anouilh. On créait également La Reine morte 1942, et Fils de personne 1943 de Montherlant.

En 1943, Jean-Louis Barrault réalisa Le Soulier de satin de Claudel à la Comédie-Française, et Marcel Herrand, l année suivante, créa Le Malentendu de Camus et Hius clos de Sartre. Sartre et Camus Dans l une des périodes les plus troublées de l humanité, les deux philosophes de l Existentialisme posèrent de grandes questions, auxquelles ils apportèrent des tentatives de réponses. Jean-Paul Sartre 1905-1980, qui devenait le maître à penser de toute une génération, utilisa le théâtre comme un mode d illustration directe de ses thèses. Les Mouches 1943, en montrant la ville d Argos ployant sous la domination d Egisthe et sous le poids de la culpabilité, prenait une évidence caleur symbolique pour les spectateurs français.

Huis clos 1944 avait un fondement plus psychologique. Morts sans sépuluture 1946 avait comme sujer la torture, et La Putain respectueuse 1946 abordait le thème du racisme. En 1948, Les Mains sales retransposait le thème des Mouches. Plus complexes, ses deux dernières grandes pièces, Le Diable et le Bon Dieu 1951 et Les Séquestrés d Altona 1959 furent d ambitieuses variations sur l acte et l éthique.

De tendance plutôt naturaliste, le théâtre de Sartre de voulait limpide, démonstratif et efficace mais un certain symbolisme de ses thémes lui conserve une actualité universelle. Le philosophe Albert Camus 1913-1960 était né en Algérie, où, journaliste, enseignant, il avait également dirigé une petite compagnie théâtrale. Le Malentendu, créé en 1943 par Maria Casarès, traitait de manière un peu schématique de l absurde condition de la vie. Plus flambouant, Caligula, en 1945, illustrait le terrible syllogisme On meurt parce qu on est coupable.

On est coupable parce qu on est sujet de Caligula. Donc tout le monde est coupable. C est une question de temps et de patience L Etat de siège 1948 et Les Justes 1949 eurent moins de portée. Camus aimait le théâtre, mais il ne parvint pas, sauf dans Caligula, à y insuffler le sens de l absurde et de ma révolté qu il avait si bien fait ressentir dans ses romans.

Il venait d adapter pour le théâtre Les Possédés de Dostoievski, quand il disparut prématurément dans un accident de voiture. IX. Le théâtre de l après-guerre