Des machines intelligentes

 

L’intelligence artificielle désigne l’une des branches de la recherche informatique qui vise à automatiser le raisonnement humain, autrement dit à rendre les machines aussi intelligentes que le sont les personnes. Cela est-il possible ? De nombreuses controverses subsistent entre informaticiens à propos de cette question. Certains chercheurs considèrent que, dans l’avenir, rien de ce qui semble aujourd’hui être l’apanage de l’homme ne restera inaccessible à des machines : voir, parler, entendre, dialoguer, comprendre, et pourquoi pas ressentir des émotions ? L’informatique n’en est qu’à ses débuts ; les progrès conjugués du matériel et du logiciel permettront d’atteindre l’objectif principal de l’intelligence artificielle. D’autres chercheurs pensent au contraire que l’intelligence humaine ne peut pas être limitée au fonctionnement d’un cerveau, qu’elle ne se ramène pas à un système de traitement de l’information, que l’intelligence humaine reste par nature inaccessible à des assemblages matériels.

L’état actuel de la technique informatique donne raison aux seconds. Les auteurs de science-fiction préfèrent croire à la thèse des premiers. Ils ont inventé, il y a longtemps déjà, les androïdes, qui sont des robots dotés d’un cerveau électronique empêchant qu’on les distingue des autres hommes, ceux de chair et d’os.

Aujourd’hui, quelques informaticiens travaillent à faire d’un ordinateur le meilleur joueur d’échecs du monde. En 1992, aucun n’est parvenu à détrôner le champion du monde Garry Kasparov (né en 1963), malgré plusieurs tentatives. Etant donné les progrès réguliers des meilleurs logiciels de jeu d’échecs, il faut cependant s’attendre à ce que le meilleur joueur d’échecs humain soit battu par une machine .

 

 

L’automatisation et l’emploi

 

Lorsqu’en 1830 Joseph Marie Jacquard met au point son métier à tisser programmable par cartes perforées, il ne soupçonne pas que son invention sera à l’origine de l’une des plus importantes révoltes ouvrières du XIXe siècle. Un seul métier Jacquard supprime en effet cinq emplois d’ouvriers du textile, ce qui provoque la célèbre colère du canuts lyonnais en novembre 1831.

Aujourd’hui, ordinateurs et robots industriels remplissent des tâches qui étaient autrefois réalisées par des personnes. Doivent-ils être alors considérés comme responsables du chômage ? Lorsqu’on leur reproche de supprimer des emplois, les fabricants d’ordinateurs répondent souvent que, bien loin de supprimer des emplois, ils en créent, précisément dans l’industrie informatique, en pleine expansion depuis les derniers temps.

Pour offrir des emplois, les entreprises doivent être prospères ; pour être prospères, elles doivent s’appuyer sur des techniques modernes, l’informatique, les ordinateurs. Trouver un point d’équilibre entre ces deux tensions contradictoires est l’un des défis posés aux sociétés industrielles.

 

L’informatique et l’éthique

 

L’informatique menace-t-elle les libertés individuelles ? En France, la loi Informatique et Libertés, votée en 1978, s’attache principalement à contrôler la constitution des fichiers informatisés de personnes. La loi garantit à toute personne « le droit de connaître et de contester les informations et les renseignements utilisés dans les traitements automatisés dont les résultats lui sont opposés ». La Commission nationale de l’informatique et des libertés veille depuis cette date au respect de la loi.