LA VISITE AU TOIT PATERNEL

Quand je (apercevoir) la maison où (s'écouler) les seuls moments heureux de ma vie, je ne (pouvoir) pas retenir mes larmes, et il me (être) impossible de résister à la tentation de leur dire un dernier adieu.

Mon frère aîné (vendre) l'héritage paternel, et le nouveau propriétaire ne le habiter) pas. J'y (se rendre) par une longue avenue de tilleuls, où nous (se promener) si souvent dans notre enfance; je (traverser) à pied les cours désertes; je (s'arrêter) à regarder les fenêtres fermées à demi brisées, le chardon qui (croître) au pied des murs. Je (entrer) sous le toit de mes ancêtres. Je (parcourir) les appartements sonores, où l'on ne (entendre) que le bruit de mes pas. Les chambres (être) à peine éclairées par la faible lumière qui (pénétrer) entre les volets fermés: je (visiter) celle où ma mère (perdre) la vie, celle où mon père (aimer) à se retirer, celle où je (dormir) dans mon berceau, elle où je (jouer) avec ma sœur. Partout les salles (se vider), les rires joyeux (s'éteindre) et l'araignée (filer) seule sa toile dans les couches abandonnées.

D'après F.-R. de C h a t e a u b r i a n d, René