I. LA RÉUNION DE MONTREUIL

Au début de la guerre, il devait y avoir une réunion de l'organisation des Jeunes Filles de France à Montreuil. La réunion (être) interdite, mais les jeunes filles y (se rendre) quand même. Elles (trouver) la police à la porte. Danielle Casanova (prendre) la décision rapide. Malgré la police elle (tenir) la réunion, elle (parler) à ses jeunes filles. Elle (poster) quelques-unes d'entre elles aux abords de la place. Chaque fois qu'une de leurs amies (approcher), elle (recevoir) le mot d'ordre. La réunion (avoir) lieu en plein air, sur les bancs, dans un square de Montreuil. Danielle (être) pleine d'assurance comme d'habitude, elle (rassurer) les plus craintives, qui ne (avoir) pas encore l'habitude des démêlés avec la police. Elle leur (expliquer) longuement la situation, leur (dire) que l'heure (venir) maintenant de prouver ce que (valoir) «Les jeunes Filles de France», car jusqu'ici elles ne (faire) que se préparer aux grandes luttes qui (venir), qui (être) longues et dures. Elle leur (donner) ses dernières instructions, leur (dire) que désormais elle ne (pouvoir) plus les voir, mais qu'elle (être) toujours à leurs côtés, et que chacune d'elles (rester) toujours en rapport avec Danielle et toutes ensemble, elles (travailler) au bonheur de la France. Danielle (savoir) qu'elle (pouvoir) compter sur ses jeunes filles.

D'après S. T é r y, Histoire de Danielle Casanova

II. L'HISTOIRE UNIVERSELLE

Quand le jeune prince Zémire succéda à son père sur le trône de Perse, il (faire) appeler tous les académiciens de son royaume et leur (annoncer) qu'il (vouloir) étudier les annales des peuples. Il leur dit: «Je vous (ordonner) de composer une histoire universelle et de ne rien négliger pour la rendre complète». Les savants (promettre) de satisfaire le désir du prince et (se mettre) aussitôt à l'œuvre. Au bout de vingt ans, ils (se présenter) devant le roi suivis d'une caravane composée de douze chameaux, portant chacun cinq cents volumes. Le secrétaire de l'académie (dire) au roi que l'histoire universelle qu'ils (composer), (comprendre) six mille tomes et (renfermer) tout ce qu'il leur (être) possible de réunir touchant les mœurs des peuples et les vicissitudes des empires.

Le roi leur répondit qu'il ne (pouvoir) lire une si longue histoire parce qu'il (être) fort occupé des soins du gouvernement et parce qu'il (vieillir) pendant qu'ils (travailler). Il (prier) les académiciens de faire un abrégé de l'histoire universelle mieux proportionné à la brièveté de l'existence humaine. Les académiciens (travailler) vingt ans encore, puis ils (apporter) au roi quinze cents volumes sur trois chameaux. Le secrétaire perpétuel dit d'une voix affaiblie qu' ils (croire) qu'ils ne (omettre) rien d'essentiel. Le roi répondit: «Je ne (lire) point votre nouvel ouvrage. Je (être) vieux, les longues controverses ne (convenir) point à mon âge; (abréger) encore et ne (tarder) pas».

Au bout de dix ans les académiciens (revenir) suivis d'un jeune éléphant porteur de cinq cents volumes. Mais le roi leur (ordonner) d'abréger de nouveau l'histoire des hommes. On (revoir) le secrétaire perpétuel devant le palais, au bout de cinq ans. Marchant avec des béquilles, il (tenir) par la bride un petit âne qui (porter) un gros livre sur le dos. Le roi (être) déjà sur son lit de mort. En voyant le secrétaire il dit en soupirant qu'il (mourir) sans savoir l'histoire des hommes. Alors le savant répondit qu'il (aller) lui résumer l'histoire des hommes en trois mots: ils naquirent, ils souffrirent, ils moururent.

D'après A. F r a n c e, Les opinions de Jérôme Coigna